Au-delà des démangeaisons, en nous piquant, les moustiques peuvent transmettre des maladies infectieuses comme la dengue ou le chikungunya. Pour tenter de limiter la transmission de ces maladies, une société britannique a créé une variété de moustique génétiquement modifié susceptible d’éradiquer à terme la population de moustiques. Mais, alors que la firme aimerait tester son moustique en Floride, elle rencontre la vive opposition des habitants de l’Etat.
Oxitec est une firme britannique qui a mis au point une nouvelle variété de moustiques, génétiquement modifiés en laboratoires et destinés à éradiquer les populations de moustiques Aedes aegypti, principaux vecteurs de la dengue et du chikungunya. En effet, « les moustiques mâles qui seront lâchés et leur progéniture mourront et ne subsisteront pas dans l’environnement« , assure Oxitec sur son site internet décrivant cette approche « comme une nouvelle arme contre ces insectes. »
Des premiers essais menés au Brésil ont conduit à une réduction de 90% des populations de moustiques. Aux vues de ces résultats, le Bureau de contrôle des moustiques de l’Archipel des Keys de Floride avait alors accepté de travailler avec Oxytec sur le projet. La firme qui entend donc aujourd’hui tester son moustique dans le sud de la Floride, rencontre l’opposition des habitants de l’Etat, inquiets pour l’environnement. A ce jour, 14.500 personnes ont signé une pétition invitant les autorités à s’opposer à ce projet.
Ogm ou insectide ?
La population se montre inquiète face à un tel projet, d’autant qu’aucun cas de dengue ou de chikungunya n’a été recensé dans les Keys depuis des années. Elle s’interroge également sur le fait qu’aucun groupe d’expert indépendants n’ait examiné les travaux de la firme britannique sur les moustiques.
Pour Joe Collon, expert de l' »American Mosquito Control Association », la stérilisation des moustiques peut être une réponse à leur prolifération. La modification génétique pouvant freiner leur reproduction peut donc être une solution, mais ne permettra toutefois pas une éradication totale des moustiques. En revanche, cela peut contribuer à limiter les doses d’insecticides diffusées dans l’environnement.