Innover plus ? Innover mieux ? Innover comment ? Mené par Valorial et KPMG auprès de 60 entreprises représentatives de la diversité de la filière agroalimentaire sur le marché français, le 1er Baromètre de l’innovation agroalimentaire qui vient d’être présenté s’impose comme outil de réflexion et d’interpellation des entreprises. Et ce, alors que des mesures européennes d’étiquetage alimentaire sont entrées en vigueur le 13 décembre dernier?
Indication de la présence ou non de 14 allergènes, précisions sur les huiles et les origines des viandes? Et ce n’est qu’un aperçu ! Selon l’exécutif européen, cette réglementation doit aider les consommateurs de l’UE à manger plus sainement et les personnes souffrant d’intolérances alimentaires à être mieux protégées. De quoi faire réagir Pierre Weil, président du Pôle Valorial qui n’a pas caché au moment de la présentation de ce Baromètre : « la téléphonie et l’aviation innovent. Ces deux secteurs ne se posent certes pas de questions au moment de communiquer ! Or, les IAA, elles, ne le peuvent pas ! Elles sont extrêmement contraintes par tout un environnement fait de réglementations.»
C’est donc dans ce contexte – « les aspects normatifs sont de plus en plus contraignants (ISO, BPF) » ; « le renforcement des étiquetages obligatoires sur la viande française est une vraie menace ! » avertissent les entreprises sondées – que « les » agroalimentaires comme le fait remarquer Jean-Luc Perrot, directeur de Valorial, doivent néanmoins se poser la question de leur réactivité et de leur(s) marché(s).
« On note ici une vraie dichotomie directement soulevée par les IAA ! note le directeur de Valorial. Autant le marché national est jugé atone (72 % anticipent une stabilité, voire une légère baisse de celui-ci) ; autant l’international est pointé par les entreprises, et ce quelle que soit leur taille, comme un vrai relais de croissance, qu’il s’agisse de viser l’Asie, la Chine, la Corée, l’Afrique? » De fait 55% des IAA sondées estiment que les perspectives sont « bonnes », voire « excellentes ».
« Le problème reste celui de l’innovation perçue, qu’il n’est pas facile de faire passer auprès du consommateur », pointe le directeur de Valorial tandis que son président rappelle comment un Ministre a pu déplorer « un manque d’investissements du secteur? caractérisé par des marges faibles, ne l’oublions pas. Alors que les entreprises interrogées consacrent 6% de leur CA à l’innovation contre 7% pour la moyenne nationale. On note régulièrement des améliorations de produits existants… » Pas de quoi rougir donc.
C’est d’ailleurs l’un des enseignements de l’étude : individuellement, les IAA s’estiment majoritairement plus innovantes que leur secteur? lui-même perçu comme « plutôt innovant » pour 31 des entreprises interrogées (soit les 2/3), voire « très innovant » pour 9 d’entre elles.
Donnée tout aussi encourageante : près de 2/3 des entreprises souhaitent renforcer leur activité d’innovation dans les 3 prochaines années à venir pour développer de nouvelles offres et accroître leur compétitivité.
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